04 Oct 2024 cybersécurité cyberattaques en entreprise

Comment éviter les cyberattaques en entreprise ? Risques et bonnes pratiques IT.

La sécurité informatique est aujourd’hui un enjeu stratégique incontournable pour les entreprises. À l’occasion du mois de la cybersécurité, il est plus que jamais essentiel de prendre conscience de l’ampleur des menaces auxquelles sont confrontées les organisations.

En 2023, selon le rapport de cybermalveillance.gouv.fr (source : https://www.cybermalveillance.gouv.fr/), plus de 280 000 demandes d’assistance liées à des cyberattaques ont été enregistrées, marquant une forte augmentation par rapport à l’année précédente, avec des conséquences souvent catastrophiques : perte de données sensibles, atteinte à la réputation, interruptions d’activité, coûts financiers importants…

Face à cette menace grandissante, il est crucial de connaître les principaux risques de cyberattaques en entreprise et d’adopter les meilleures pratiques IT pour protéger efficacement son système d’information. Dans cet article, nous présenterons les dangers les plus courants, ainsi que des conseils concrets pour renforcer la sécurité des systèmes d’information.

Les cyberattaques les plus fréquentes en entreprise.

Voici un aperçu des attaques les plus fréquemment rencontrées en entreprise ces dernières années :

L’hameçonnage (ou phishing) :

L’hameçonnage consiste en une attaque visant à tromper l’utilisateur pour qu’il fournisse des informations sensibles (identifiants de connexion, informations bancaires…), en se faisant passer pour une entité légitime (banque, fournisseur de services…). Les pirates envoient souvent des e-mails, ou autres messages, contenant des liens ou des pièces jointes malveillantes.

En entreprise, le phishing peut conduire à des violations de données massives, voire à l’installation de logiciels malveillants.

Le rançongiciel (ou ransomware) :

Les rançongiciels sont des logiciels malveillants qui cryptent les données de l’entreprise, rendant celles-ci inaccessibles. Les cybercriminels exigent ensuite une rançon pour fournir la clé de décryptage. Ce type d’attaque a explosé ces dernières années et cible souvent des entreprises vulnérables, menaçant leur continuité d’activité.

Le paiement de la rançon ne garantit toutefois pas la récupération des données, ce qui rend la prévention et la sauvegarde régulière des informations sensibles indispensables.

Les attaques par déni de service (DDoS) :

Les attaques par déni de service distribué (DDoS) consistent à submerger les serveurs, ou réseaux, d’une entreprise avec un trafic massif, les rendant indisponibles pour les utilisateurs légitimes. Cette menace touche notamment n’importe quelle entreprise disposant d’une infrastructure en ligne. 

L’objectif est de perturber les opérations, avec des conséquences financières ou sur l’image de marque. La détection précoce et la mise en place de solutions de gestion de trafic sont essentielles pour atténuer les effets de ces attaques.

Les malwares :

Les malwares, ou logiciels malveillants, sont des programmes développés dans le but d’infiltrer et d’endommager un système informatique. Il en existe plusieurs types : virus, vers, chevaux de Troie… Ces logiciels ont la capacité de dérober des données, de perturber le fonctionnement des systèmes ou de permettre un accès non autorisé à un réseau. 

Souvent dissimulés dans des téléchargements ou des pièces jointes, les malwares peuvent se propager rapidement dans une entreprise, compromettant la sécurité des informations sensibles. Des solutions antivirus et des mises à jour régulières sont nécessaires pour prévenir ce type de menace.

Les faux ordres de virement (ou arnaque au président) :

Cette menace exploite la faiblesse humaine, plutôt que des failles techniques. Les cybercriminels manipulent les employés ou les collaborateurs d’une entreprise pour obtenir des informations confidentielles ou un accès à des systèmes. Cela peut inclure des appels téléphoniques ou des interactions par e-mail.

En entreprise, cette menace est particulièrement dangereuse, car elle contourne les mesures techniques de sécurité informatique. La sensibilisation et la formation des collaborateurs à ces pratiques sont essentielles pour se protéger contre ces attaques.

L’attaque de l’homme du milieu (ou MITM pour man-in-the-middle) :

Cette attaque consiste à s’introduire dans une conversation entre deux personnes pour espionner et/ou manipuler les échanges. Cela peut se produire dans le cadre d’un échange virtuel (email, messages instantanés…), au moment de se connecter à un site ou à un service en ligne. Au moment de se connecter, l’utilisateur est redirigé vers un site frauduleux, en tout point semblable au site légitime. 

L’objectif est de dérober des données confidentielles, telles que mot de passe, numéro de carte bancaire, identifiant de connexion… Ces attaques peuvent se dérouler en temps réel et en toute transparence pour l’utilisateur, ce qui les rend très difficiles à détecter. 

Ces cybermenaces sont récurrentes, mais une gestion efficace des risques et une vigilance constante peuvent réduire considérablement les chances d’une attaque réussie.

Conseils pour prévenir les cyberattaques en entreprisE.

La sécurité informatique en entreprise passe par l’adoption de bonnes pratiques IT qui permettent de sécuriser les systèmes et de sensibiliser les collaborateurs. Voici les mesures essentielles à mettre en œuvre pour protéger efficacement une entreprise contre les menaces en ligne :

Une gestion robuste des mots de passe.

La gestion des mots de passe est souvent négligée, alors qu’elle constitue l’une des premières lignes de défense contre les cyberattaques. Un mot de passe faible ou réutilisé sur plusieurs plateformes peut être facilement compromis, exposant l’ensemble des systèmes d’information de l’entreprise.

Pour y remédier, il est recommandé de mettre en place une politique de mots de passe solide, qui impose des mots de passe longs (au moins 12 à 16 caractères), contenant des chiffres, des lettres (majuscules et minuscules) et des caractères spéciaux. Chaque mot de passe doit être unique pour chaque service ou compte, et éviter de contenir des informations personnelles (nom, anniversaire…).

Il est également possible d’utiliser la double authentification (MFA pour Multi Factor Authentification, ou 2FA pour Authentification à deux Facteurs), qui ajoute une couche de sécurité supplémentaire. Même si un cybercriminel parvient à obtenir un mot de passe, il devra également fournir un second facteur, généralement un code envoyé sur un téléphone ou un e-mail. Cette méthode réduit considérablement le risque d’accès non autorisé, même en cas de compromission des mots de passe.

En matière de sécurisation des accès, il est recommandé d’appliquer le principe du moindre privilège, à savoir que l’utilisateur dispose d’un accès au réseau qui se limite à ce dont il a besoin pour travailler. Un administrateur – dont les droits d’accès sont plus étendus – est alors désigné pour gérer et contrôler les niveaux d’accès aux données de chaque collaborateur. Ce principe s’applique également aux outils numériques eux-mêmes, comme les applications, dans le cadre d’actions qui ne relèvent pas d’une intervention humaine. En cas d’attaque, les dégâts seront limités aux données auxquelles accède l’utilisateur, et ne pourront pas se propager à l’ensemble du système géré par l’administrateur.

Enfin, toujours dans une optique de sécurisation des accès, la mise en place et le suivi des pares-feux (à la fois externe et interne au filtrage du réseau) est une autre recommandation pour protéger le système. Même si un assaillant détecte une vulnérabilité et tente une infraction, un pare-feu peut l’empêcher de pénétrer le système.

Faire des sauvegardes régulières et déconnectées des données.

Les sauvegardes régulières permettent de limiter les dégâts en cas de cyberattaque, notamment face aux ransomwares qui chiffrent les données de l’entreprise. Une stratégie de sauvegarde efficace garantit que, même en cas de perte ou de corruption de données, une copie propre et exploitable est toujours disponible.

Ainsi, il faut effectuer des sauvegardes fréquentes (quotidiennes, hebdomadaires ou selon les besoins de l’entreprise). Ces copies de sécurité permettent de restaurer rapidement les systèmes en cas d’incident, de suppression accidentelle ou de cyberattaque.

D’autre part, il faut stocker les sauvegardes dans des lieux sécurisés et hors site ou sur des systèmes déconnectés d’Internet. Cela évite que les sauvegardes elles-mêmes ne soient affectées par une cyberattaque. Un bon exemple est d’utiliser des solutions de sauvegarde en cloud chiffrées, ou des disques durs externes stockés dans des coffres-forts ou des centres de données sécurisés.

Enfin, il ne faut pas négliger les tests de restauration, qui consistent à tester la bonne exécution et réalisation des sauvegardes. Au moins une fois par an, il est recommandé de s’assurer qu’en cas d’attaque, les données sauvegardées sont bien accessibles et peuvent être restaurées.

Mettre à jour régulièrement tous les équipements et systèmes.

Les mises à jour de sécurité pour tous les logiciels et systèmes sont indispensables. Cela concerne l’ensemble des logiciels, y compris les systèmes d’exploitation, les applications métiers, et les équipements réseau. Chaque mise à jour contient des correctifs qui comblent des failles de sécurité découvertes par les experts. Ignorer une mise à jour expose l’entreprise à des cyberattaques potentielles. Par exemple, l’attaque massive WannaCry de 2017 exploitait une vulnérabilité qui avait déjà été corrigée par une mise à jour non installée dans de nombreuses entreprises.

Par ailleurs, il est crucial de surveiller les alertes de sécurité. Cela permet de réagir rapidement aux vulnérabilités émergentes. Des outils de gestion des correctifs (patch management) peuvent automatiser ces mises à jour.

Vigilance face aux messages d’hameçonnage (phishing).

L’hameçonnage reste l’une des méthodes les plus courantes utilisées par les cybercriminels pour tromper les employés et obtenir des informations sensibles ou installer des malwares. L’hameçonnage repose souvent sur l’envoi d’e-mails frauduleux se faisant passer pour des entités de confiance.

La sensibilisation des collaborateurs à la menace est primordiale. Ils doivent apprendre à identifier les signaux d’alerte, comme les expéditeurs inconnus, les fautes d’orthographe, ou les liens suspects dans les e-mails.

Enfin, une communication sur les bonnes pratiques de sécurité permet de créer une culture de la cybersécurité au sein de l’entreprise, avec des recommandations telles que : ne jamais cliquer sur des liens suspects, ni télécharger des pièces jointes provenant de sources non vérifiées. Ces bonnes pratiques peuvent être insérées dans le règlement intérieur. En cas de doute, les collaborateurs doivent signaler l’e-mail au service informatique avant d’interagir avec le contenu. L’implémentation de solutions de filtrage d’e-mails peut également contribuer à bloquer les tentatives de phishing avant qu’elles n’atteignent les employés.

Une autre bonne pratique en matière de sensibilisation consiste à mettre en place une charte informatique qui détermine les droits et devoirs de chaque collaborateur.

Actions à prendre en cas de cyberattaque.

Lorsqu’une cyberattaque survient, il est crucial de réagir rapidement pour limiter les dégâts et protéger les systèmes et les données de l’entreprise. Voici les étapes clés à suivre pour agir efficacement et contenir les conséquences.

Débrancher la machine d'Internet ou du réseau informatique :

La première action à entreprendre en cas de cyberattaque est d’isoler l’appareil compromis du réseau, en débranchant le câble réseau ou en désactivant le Wi-Fi. Cela permet d’empêcher l’attaquant de poursuivre son attaque, de voler davantage de données, ou de propager un logiciel malveillant sur d’autres machines du réseau.

Ne pas éteindre l'appareil :

Cela semble contre-intuitif, mais éteindre l’appareil compromis n’est pas la meilleure option dans le cadre d’une cyberattaque. En effet, certains éléments de preuve essentiels aux investigations, tels que des journaux système ou des traces dans la mémoire vive (RAM), risquent d’être perdus en éteignant la machine. En laissant la machine allumée, les techniciens peuvent sauvegarder ces données cruciales pour mieux comprendre l’attaque.

Alerter le service informatique :

Il est impératif de signaler immédiatement l’incident au service informatique ou à l’équipe de sécurité de l’entreprise. Formés et équipés pour contenir la menace, ils sauront analyser les causes et prendre les mesures adéquates. Si l’attaque implique une compromission de données, le service informatique pourra lancer des protocoles de réponse pour avertir les autorités compétentes (CNIL en France, par exemple) si nécessaire.

Ne plus utiliser l’équipement compromis :

Lorsque l’appareil est compromis, ne plus l’utiliser est une règle d’or. Continuer à travailler sur la machine infectée pourrait aggraver la situation ou compromettre davantage les données de l’entreprise. Pour continuer à travailler, il faut utiliser un autre appareil sécurisé qui n’est pas connecté au réseau touché.

Prévenir ses collègues de l’attaque en cours :

La communication interne est essentielle pour éviter que d’autres collaborateurs ne fassent une mauvaise manipulation qui pourrait aggraver la situation, comme interagir avec un e-mail suspect ou ouvrir un fichier douteux. Si une partie du réseau est touchée, il est important que tout le monde sache qu’il ne faut pas se connecter à ce réseau pour éviter la propagation de l’attaque.

Les audits, menés par des experts en cybersécurité, permettent d’identifier des vulnérabilités non détectées qui pourraient être exploitées par des cybercriminels. Au-delà des risques, un audit IT passe également en revue la conformité réglementaire et préconise des actions de prévention. 

Au sein d’ORCOM, nos auditeurs IT disposent des compétences nécessaires pour aider tout dirigeant à maîtriser les principaux risques liés aux données et aux systèmes d’information.

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