Dans son dernier article “Incubateurs, pôles de compétitivité… quand les cabinets comptables s’engagent”, Actuel Expert-Comptable interroge Valentin Doligé à propos du retour d’expérience d’ORCOM sur l’accompagnement des start-up et des créateurs d’entreprises.
” Les cabinets comptables qui donnent de leur temps auprès d’une structure d’aide aux entrepreneurs renforcent leur notoriété et
accroissent leur business. Retours d’expérience. “60 à 70% des porteurs de projets que nous accompagnons se transforment en clients”.
Mieux qu’une campagne d’e-mailings ou qu’un stand sur un salon, l’implication du cabinet lillois Valoxy au sein d’Eura Technologies, pôle d’excellence économique dédié à l’IT (technologies de l’information), porte ses fruits, comme l’explique le chef de mission Thomas Fraquet. “Nous sommes partenaires de cette structure qui aide les créateurs d’entreprise depuis plus de deux ans. Pourquoi ? Parce que les start-up sont inscrites dans l’ADN de notre cabinet, c’est un public au contact duquel on apprend énormément”. Même constat enthousiaste de la part de Valentin Doligé, associé du cabinet Orcom : “Etre au contact des start-up est enrichissant, cela permet de mieux comprendre l’évolution du monde économique, la façon de faire de ceux qui inventent et créent l’économie de demain. De plus, c’est un argument de recrutement : être l’un des trois cabinets partenaires de Station F [campus de start-up parisien, créé par Xaviel Niel, fondateur de Free] — sur 30 confrères candidats au départ — nous positionne face aux jeunes comme un cabinet dynamique et innovant”.
Speed-meetings
Concrètement, l’accompagnement bénévole des cabinets comptables consiste en une permanence, dont la fréquence varie d’une demi-journée par semaine à une demijournée par mois, assurée par des salariés. Il est aussi possible que les cabinets interviennent pour animer des ateliers. “Ces ateliers sont alors centrés sur une thématique précise, par exemple : Comment booster ma communication financière ?”, précise Valentin Doligé. Le cabinet parisien GMBA Walter Allinial est pour sa part impliqué auprès de l’incubateur Paris-Salpêtrière (dédié au domaine de la santé), de l’accélérateur de start-up francilien Wilco et de l’incubateur Ephémère (domaine culturel). Son dirigeant Michel Gire constate : “Les speed-meetings permettent, en un temps limité, d’échanger autour des projets des créateurs et, bien sûr, de tisser des liens et de se faire connaître plus efficacement que via le trafic sur le site Web. Environ un contact sur deux aboutit à une mission”. La créativité étant sans limites, il n’est pas rare que les hommes du chiffre reçoivent une dizaine de porteurs de projet par matinée : un rythme effréné, avec des questions souvent redondantes de la part des créateurs. Quel statut juridique adopter pour l’entreprise ? Comment lever des fonds ? Comment constituer un pacte d’associés ? : ce sont des sujets fréquents. “Nous avons également des questions sur le droit social et la fiscalité”, ajoute Valentin Doligé. Car certaines jeunes sociétés n’attendent pas longtemps pour recruter leur premier salarié. Les rencontres avec les candidats à la création d’entreprise permettent donc d’aborder de nombreux sujets. Sans cependant présager d’un futur succès pour la start-up : “On sait que le cap des deux ans est difficile à franchir, rappelle Thomas Fraquet. Il y a donc beaucoup d’initiatives qui tournent court”. Les start-up ne sont donc pas des clients à
la rentabilité élevée, et les cabinets impliqués auprès d’elles visent surtout un objectif
d’image, de notoriété.
Pérennité de la relation
Les cabinets qui s’adressent à cette cible ont, par ailleurs, des offres de mission sous forme de packs, qui comprennent notamment la tenue des comptes, le bilan et le juridique autour de la création de société. Le tout pour un coût attractif, car les start-up en phase de démarrage ont des moyens modestes. Le cabinet Orcom a, pour sa part, développé une solution de gestion et d’organisation, Evoliz, dédiée aux start-up, permettant d’automatiser les flux et les échanges entre le cabinet et son client. Enfin, lorsque les sociétés accompagnées au départ par les cabinets grossissent et se développent harmonieusement, elles ne manquent pas de se rappeler des bons conseils de départ prodigués par tel ou tel cabinet. La garantie d’une relation à long terme ? ”
Olga Stancevic