« TOUT FAIRE POUR RÉALISER UNE BELLE DERNIÈRE ÉTAPE »
Jules Delpech (ORCOM) a coupé la ligne d’arrivée, à Royan, de la 2e étape de la Solitaire du Figaro Paprec à 15h 59 en 8è position (avant les décisions éventuelles du Jury). Il a bouclé cette étape en 3 jours 1 heure 37 minutes et 47 secondes, à un peu moins de 2 heures du vainqueur, Tom Dolan. Cette solide performance lui permet de remonter à la 16e place du classement général provisoire avant la dernière étape entre Royan et La Turballe, via le sud de l’Angleterre, dont le départ sera donné dimanche ! Il faudra bien récupérer après une étape éprouvante physiquement dans un Golfe de Gascogne qui n’a laissé que peu d’ouvertures tactiques mais des conditions de mer pénibles pour les Solitaires.
Sur le papier, au départ de Gijon en Espagne dimanche dernier, les 36 skippers de la Solitaire du Figaro s’attendaient à un scénario linéaire, avec un « aller » au près vers l’archipel des Sisargas, au large des Asturies, avant un « retour », au cœur du Golfe de Gascogne au reaching dans une mer formée pour un long bord presque tout droit vers l’arrivée à Royan. Arrivé 8e au bout de l’Estuaire de la Gironde, Jules Delpech (ORCOM) ne cachait pas sa fatigue au moment d’amarrer son Figaro bleu.
« L’étape n’a vraiment pas été facile. Dès le départ, dans la « molle » c’était un peu compliqué. Mais je suis arrivé à bien m’en sortir malgré quelques difficultés. Je suis juste un peu dégoûté parce que j’étais bien positionné par rapport à la flotte dans les premières heures, j’étais en pointe devant Alexis Thomas à un moment. Et je me suis pris un espèce de courant de surface un peu bizarre, qui m’a fait dériver et perdre le contrôle du bateau. Et du coup j’ai perdu un peu plus de 500 mètres, au pire moment car après c’est parti par devant ».
Crédits photos : © Alexis Courcoux
Les conditions mollassonnes du début de course ont ensuite laissé place à une mer en mode « marmite », qui a éprouvé les Solitaires jusqu’à la fin de l’étape.
« Rien que de se tenir à la barre, c’était un peu l’enfer. Ce n’était pas extrême, mais c’était pesant à la longue. Et même si tactiquement il n’y avait plus grand chose à faire jusqu’à l’arrivée il y avait quand même beaucoup de boulot parce que le vent bougeait beaucoup. On avait des grandes rotations de vent en permanence de 30° à gauche, 30° à droite et donc il fallait constamment régler le bateau avec ces rotations soudaines. Et c’est aussi très fatigant car dès qu’on va dormir, on sait qu’on en n’a pas pour longtemps parce que le vent va tourner. »
Dans cette traversée du Golfe de Gascogne d’ouest en est les options tactiques ont été très limitées mais il fallait bien sentir les rares coups à faire car comme le dit l’adage « c’est parti par devant ».
« J’ai bataillé pour m’accrocher à Loïs Berrehar, qui est fort et qui va vite. Et je suis content de l’avoir tenu parce que ça m’a permis de distancer un peu Elodie (Bonafous) et le groupe qui était derrière. Et du coup, de là où j’étais, j’ai réussi à partir par devant avec lui ».
En effet l’an passé Jules s’était imposé sur la dernière étape de la Solitaire quand l’irlandais avait levé les bras lors de l’étape inaugurale. Une performance que le réunionnais se verrait bien réitérer sur les 620 miles qui sépareront Royan et La Turballe, via Skerries Bank au Sud de l’Angleterre.
« Je fais une bonne remontée au classement général mais certains devant ont quand même mis encore du temps. Ça va être compliqué d’entrer dans le top 10, mais on va essayer. En tout cas, on va tout faire pour réaliser une belle étape encore. »
Avant le départ de l’étape finale, Jules est à un peu plus d’une heure de ce fameux top 10, dont la dernière place est actuellement occupée par le jeune Tom Goron.
Crédits photos : © Alexis Courcoux
Avant de se projeter sur ce dernier gros morceau qui promet des beaux moments de « rase-cailloux » dans le sud de la Bretagne, Jules jetait un dernier regard sur cette deuxième étape, qui a amené les skippers dans des endroits inédits.
« On a croisé des endroits très beaux, notamment toute la partie vers La Corogne, même si la mer n’était pas belle. C’était hyper sauvage, avec beaucoup de vie dans la mer. J’ai vu plusieurs souffles d’orques et de baleines, et plein de dauphins. Je suis aussi content d’être passé par l’archipel des Sisargas parce que ce n’est pas un endroit où on passe souvent et c’était vraiment très beau. »
Désormais c’est place à la récupération pour Jules et ses petits camarades, après une étape encore très éprouvante pour les organismes.
« Physiquement, je suis quand même un peu impacté là. Et donc, on va rentrer en mode d’optimisation de la récupération pour les 3 jours avant le prochain départ, en optimisant vraiment bien le sommeil, en mangeant correctement, en faisant de la kiné. Je pense que là, ça va être l’objectif des 3 jours ».
Crédits photos : © Alexis Courcoux
Le programme à suivre :
- Escale à Royan du 5 août au 8 septembre 2024
- Départ de la 3e étape entre Royan et La Turballe via le Skerries Bank (620 miles) : dimanche 8 septembre
Revivre la course de Jules
- La Cartographie : https://lasolitaire.geovoile.com/2024/tracker/
- Plus d’infos sur la Solitaire du Figaro : https://www.lasolitaire.com/