En septembre 2023, Jules Delpech décrochait son premier succès majeur en Figaro avec une victoire sur la dernière étape de la Solitaire. Cet été, Jules sera de retour sur la mythique épreuve avec des ambitions toujours plus grandes après un début de saison plein de promesses ! A 50 jours de la 55e édition de la Solitaire du Figaro, le skipper d’ORCOM nous livre ses impressions.
A quelques mois de la Solitaire du Figaro, rendez-vous majeur de la saison, Jules dispute en ce moment même le Tour Voile avec un équipage 100% réunionnais. Une expérience en équipage qui achèvera sa préparation pour la Solitaire de Figaro, qu’il disputera pour la 4e fois. A 35 ans, Jules peut être fier de son parcours depuis ses premiers bords en Optimist dans l’Océan Indien, là où est née sa passion pour la régate au large. Entre ces navigations initiatiques partagées avec son frère Noé et sa 4e participation à la Solitaire du Figaro sous les couleurs d’ORCOM il y a une aventure humaine et sportive remarquable.
En 2011 son ami d’enfance Morgan Lagravière, devenu skipper professionnel, l’embauche comme préparateur pour son Figaro avant de passer sur un IMOCA et vivre ainsi l’aventure de la préparation du Vendée Globe 2016. Naviguer, optimiser, fiabiliser, convoyer… Avec le bel esprit d’équipe qui le caractérise, Jules devient une des chevilles ouvrières pour les plus grands teams de course au large (Safran, Kaïros, Banque Populaire…). Il connaît les bateaux de course sur le bout des doigts et naturellement cela éveille en lui des envies de régates en solitaire.
Aujourd’hui, installé à Guidel dans le Morbihan, marié et père de deux filles, Jules bouclera en 2024 sa 4e saison avec son Figaro « ORCOM ». Toujours souriant et concentré Jules a le goût des choses bien faites et de la compétition.
Jules, comment te sens-tu dans ta préparation de la Solitaire du Figaro ?
Jules Delpech : « Je suis en forme ! J’enchaîne les épreuves et entre chaque course j’optimise mon temps car j’ai également mon entreprise Offshore Tech à faire avancer en plus de l’organisation globale de mon projet sportif, ce à quoi s’ajoute la planification des projets à venir. J’ai également une préparation physique un peu spécifique puisque je dois prendre soin de mon dos en particulier. Donc je n’arrête pas, mais tout avance dans le bon sens, c’est très stimulant de faire plein de choses ».
Quel premier bilan fais-tu de ce début de saison ?
« J’ai une belle progression depuis l’année dernière. J’avais déjà bien évolué mais sans avoir de résultats significatifs jusqu’à la fin de la Solitaire 2023. La victoire sur la dernière étape est venue clore la saison de la meilleure des manières. J’ai réussi à garder cette impulsion pour bien entamer cette saison 2024, avec deux deuxièmes places en équipage sur le Trophée Laura Vergne et sur la Gascogne 45/5 et deux quatrièmes places sur la Solo Guy Cotten et la Solo Maitre Coq. Je vais continuer comme ça et capitaliser sur ces bons résultats pour la suite. »
Quel est ton regard sur la Solitaire du Figaro 2024, et notamment sur son parcours ?
« Ça va être un sacré voyage ! C’est un parcours très intéressant, avec beaucoup de milles au programme. Je suis content d’aller à l’étranger, en escale à Gijón et sur des points de passages au Sud de l’Angleterre. D’ailleurs je note que le parcours cette année impose assez peu de points de passage obligatoires justement. Cela va ouvrir le jeu tactiquement et c’est très bien. On aura trois grandes étapes de plus de 600 milles, avec à chaque fois, un large éventail d’options possibles qui pourraient engendrer des écarts importants. Il faudra garder l’esprit le plus clair possible pour ne pas passer à côté des décisions les plus impactantes. »
On te connaît comme un skipper particulièrement offensif, c’est la clef du succès ?
« C’est vrai que j’ai une petite tendance à attaquer et je n’hésite pas à aller un peu tout seul dans mon coin si j’estime que c’est intéressant. J’essaie de travailler là-dessus pour ne pas non plus condamner ma course sur une mauvaise décision. Après, c’est toujours réfléchi, il y a toujours des raisons que j’estime bonnes derrière ces choix. Mais ça reste parfois risqué, donc j’essaye de les contenir, de les maîtriser, ce que j’arrive à faire de mieux en mieux, d’ajuster aussi la quantité de risque que je prends. La Solitaire se gagne après un classement au temps cumulé sur trois étapes donc si je veux performer sur le classement général il faut que je mesure les enjeux. »
Tu as fait le choix de participer au Tour Voile en équipage (« La Réunion ») malgré un début de saison bien chargé ?
« Oui c’était important pour moi de participer au Tour Voile et représenter l’ile de La Réunion. Quand j’étais plus jeune on m’a proposé deux fois d’y participer avec le projet réunionnais en Mumm 30 mais à l’époque j’étais un peu jeune, je devais passer le bac et je n’ai pas sauté sur cette occasion-là. Je le regrettais un petit peu. Donc je suis heureux de pouvoir vivre cette aventure maintenant et d’être aujourd’hui la personne qui va offrir cette expérience incroyable aux jeunes marins de la Réunion. Je suis vraiment fier de porter ce projet. Dans une saison de Figaro, où l’on navigue surtout en Solitaire, c’est un changement de mode qui me plaît beaucoup. »
Tu vas donc enchaîner le Tour Voile et la Solitaire, après un début de saison déjà très dense. Comment gérer cela physiquement ?
« Cette saison j’ai fait le choix de beaucoup naviguer, et surtout en compétition. J’avais besoin d’emmagasiner de l’expérience en course, quitte à faire un peu moins de navigations d’entraînement. Je suis satisfait de ce choix, mais il y a quand même un impact à chaque fois. Aller naviguer sur un entraînement et aller naviguer sur une course, ce n’est pas le même engagement. »
Ton Figaro Beneteau bleu brille sous les couleurs d’ORCOM depuis 4 ans maintenant…
« Oui, avec Orcom, c’est une vraie aventure sur le long terme, une histoire qui s’est créée il y a déjà 4 ans quand je me suis lancé en Figaro. Je suis très heureux de leur faire vivre ma passion de la voile et de progresser avec eux au fil du temps. C’est une belle relation à laquelle s’est ajouté le groupe Savel, qui nous a rejoint cette année. J’espère faire aussi avec eux un joli bout de chemin. C’est très rassurant de savoir qu’on peut compter sur des personnes qui ont envie de nous accompagner sportivement et humainement dans de telles aventures ! »
Plus d’infos sur la Solitaire du Figaro 2024 en cliquant ici
Jules DELPECH
Né le 7 mars 1989 à Saint Denis – La Réunion (974)
Habite à Guidel (56)
Bateau : ORCOM (FRA 52)
Centre d’Entrainement : Lorient Grand Large
Licencié à la BN Mascareignes (974)
PALMARES
2024
- Le Havre Allmer Cup : 13e (ORCOM)
- Trophée BPGO : 20e avec Aurélien Bathélémy (ORCOM)
- Solo Maitre Coq : 4e (ORCOM)
- La Gascogne 45/5 : 2e avec Aurélien Bathélémy, Théa Lubac et Lorenzo Palazzi (LA REUNION)
- Trophée Laura Vergne : 2e avec Aurélien Bathélémy, Christophe François et Lorenzo Palazzi (LA REUNION)
- Solo Guy Cotten : 4e (ORCOM)
2023
- Solitaire du Figaro : 11e – 1 victoire d’étape (ORCOM)
- Solo Concarneau – Trophée Guy Cotten : 15e (ORCOM)
- Tour de Bretagne à la Voile : 6e avec Noé Delpech (ORCOM)
- Solo Maitre Coq : 11e (ORCOM)
2022
- Solitaire du Figaro : 18e (ORCOM)
- Solo Guy Cotten : 16e (ORCOM)
- Le Havre Allmer Cup : 19e (ORCOM)
- Solo Maitre Coq : 17e (ORCOM)
2021
- Solitaire du Figaro : 29e et 8e Bizuth (ORCOM)
- Tour de Bretagne à la voile : 12e avec Noé Delpech (ORCOM)
- Solo Guy Cotten : 20e (ORCOM)
2020
- Spi Ouest France en FB3 (La Toque Bretonne)
- Run Kréolia en F18 : 4er
2017
- Grand Prix Guyader (IMOCA SAFRAN) : 1er
2016
- Lorient Bretagne Sud Mini : 14e