“Pas de regrets sur mon option à l’est”. Jules Delpech (ORCOM) a franchi la ligne d’arrivée de la première étape de la Solitaire du Figaro Paprec, à Gijón, en 25e position (avant les décisions éventuelles du Jury), après 4 jours, 18 minutes et 22 secondes, soit un peu plus de deux heures après le vainqueur, Loïs Berrehar. Le skipper réunionnais aura été un des grands animateurs de cette étape inaugurale avec plusieurs options tactiques tranchées. Dans la longue redescente entre le phare de Wolf Rock au large de la Cornouailles et Gijón en Espagne il aura été « l’homme de l’Est ». Ce choix tactique a longtemps été porteur d’espoirs avant une dernière nuit où il aura manqué peut-être à Jules un dernier recentrage pour venir jouer les premiers rôles sur la ligne d’arrivée.
On s’attendait à un rude combat pour cette première étape de la Solitaire du Figaro et on a été servi. 4 jours de course intenses, avec des schémas météos variés et un jeu ouvert qui a permis à certains skippers de tenter des coups, avant une arrivée pleine de suspense devant la côte des Asturies, à Gijón. Dès les premiers bords après le départ, au large du Havre, les Solitaires ont été « cueillis » au près dans une mer formée. Un moment en tête en arrivant sur la pointe du Cotentin, Jules Delpech (ORCOM) a connu alors un premier souci.
« J’ai pris un casier au large de Barfleur qui m’a bien ralenti », explique-t-il. « J’étais deuxième derrière Alexis (Loison) à ce moment-là. Et j’ai passé 10 minutes à essayer de m’en débarrasser. Mais il a fini par partir tout seul, juste avant que je ne doive plonger. Ensuite, j’ai fait un mauvais coup, je suis passé dans le Raz Blanchard, alors que ce n’était pas intéressant. Voilà, c’était une petite erreur tactique. Il faut savoir les admettre de temps en temps. Celle-là n’était pas belle à faire ».
Malgré tout, Jules était dans le match avant « d’atterrir » sur le Phare de Wolf Rock sur la pointe sud de l’Angleterre. Une libération pour les skippers, après plusieurs heures au près dans des conditions difficiles.
« La mer était bien formée. C’était dur à vivre, ça bougeait beaucoup dans le bateau, on était trempé et on ne pouvait pas faire grand-chose ». Le coup de barre pour entamer la descente vers l’Espagne est une première libération même si cela coïncidait avec le moment où il fallait prendre des décisions tactiques décisives. « Je décide de partir à l’Est avec un petit groupe de bateaux. C’était le plan stratégique qu’on avait défini en préparant cette étape. On est finalement allé un peu plus à l’est que prévu parce que le vent nous y a obligés. Mais une fois qu’on était partis, on était un peu obligés d’y aller. Je n’ai pas de regrets par rapport à ce choix stratégique, mais ça ne se finit pas très bien pour moi en fin de compte. Je ne sais pas trop pourquoi. J’étais avec deux autres bateaux qui n’étaient pas très loin de moi hier soir et ils finissent à plus d’une heure et demie devant moi, donc ça c’est un peu décevant. Il va falloir débriefer ça pour essayer de comprendre pourquoi. »
En effet, ses compagnons de l’option Est, Hugo Dhalenne et Jacques Delcroix sont arrivés ce jeudi matin avec le gros de la troupe, notamment grâce à un léger recentrage lors de la dernière nuit de course. Jules a ce soir 2h20 de retard sur les leaders après cette première étape. Rien de rédhibitoire pour la suite de la Solitaire et avec deux autres étapes au programme, il aura à nouveau des occasions de faire parler son tempérament d’attaquant ! Avant cela, le skipper d’ORCOM voulait simplement profiter de cette escale espagnole : « Je suis heureux d’être arrivé à Gijon, nous voilà en terre étrangère ! On n’y vient pas souvent, donc c’est chouette d’être là. Je suis content de pouvoir poser le pied à terre. »
