Valérie HORREAU, 54 ans, travaille depuis plus d’un an et demi à l’accueil d’ORCOM Orléans à temps plein. Il y a 4 ans, elle a appris qu’elle avait un cancer du sein. Pour ce mois d’Octobre Rose, elle témoigne.
Valérie, pouvez-vous nous raconter votre histoire ?
J’ai découvert par hasard mon cancer du sein. Un jour, j’ai senti une boule sur ma poitrine, je devais me rendre chez le médecin suite à un accident de cheville, et je lui en ai parlé. Par précaution, il m’a conseillé une mammographie, mais le radiologue n’a rien vu. J’ai osé lui demander de vérifier, et c’est ainsi qu’on a découvert mon cancer. S’en est suivi un rendez-vous au Centre Hospitalier Régional d’Orléans où j’ai réalisé une biopsie, et ensuite l’attente. Une attente qui semble interminable.
Quand je suis retournée chez le médecin, je m’étais apprêtée, toute maquillée et bien coiffée pour me donner la force d’entendre ce qu’il allait me dire. Ce n’était pas une bonne nouvelle. La sentence était tombée : un cancer avancé métastasé.
A ce moment, j’avais trois questions en tête : « A quel stade j’en suis ? Pour combien de temps j’en aurai ? Comment je l’annonce à mes enfants ? »
L’annonce à mes enfants a été une étape très compliquée, surtout que peu de temps après, j’ai appris que mon cancer était un cancer agressif invasif. J’ai dû commencer une chimiothérapie intensive, avec son lot de douleurs, de nausées et la perte de mes cheveux. Puis, une opération, 33 séances de tomothérapie (rayons) et enfin un traitement d’hormonothérapies (2 cachets à prendre par jour), à suivre pendant 5 ans.
Aujourd’hui, ce n’est pas fini, je continue encore l’hormonothérapie, il me reste encore un an et demi de séances, mais je vais bien.
Comment avez-vous traversé cette épreuve ?
Il faut comprendre que chaque femme a son cancer et le vit à sa manière. J’ai eu la chance d’être très bien entourée, et je remercie les personnes qui m’ont accompagnée durant tout ce temps. J’ai décidé de me battre pour ma famille, mes enfants, et ma grand-mère, à qui je tenais énormément. Grâce à elle, j’ai toujours eu le rêve de devenir grand-mère à mon tour, et je ne voulais pas laisser le cancer me priver de cela !
Quel a été l’impact de ce cancer sur votre vie professionnelle ?
La chimiothérapie provoque des problèmes de mémoire, et il est pour beaucoup très compliqué de retourner travailler à temps plein après, à peine 20% des femmes le font.
Quand j’ai postulé chez ORCOM, je venais de passer deux ans et demi sans travailler. Je me suis dit « Si on me donne ce poste, jamais je ne vais m’en sortir… », mais je suis allée à l’entretien, et en sortant, j’ai compris qu’il fallait que je fonce.
Cela fait un an et demi que je suis chez ORCOM, et cela m’a vraiment permis de me retrouver, et de me prouver que j’en étais capable.
Que représente Octobre Rose à vos yeux ?
Octobre rose, c’est un mois de sensibilisation, un petit peu comme un rappel, une sonnette d’alarme. 12 000 femmes continuent de mourir d’un cancer du sein par an, et il y a encore trop de personnes qui ne sont pas bien renseignées sur cette maladie. En effet, peu de gens savent qu’1 % d’hommes sont touchés par ce cancer, ou encore qu’il n’y a pas d’âge pour l’avoir, certaines personnes sont atteintes d’un cancer du sein très jeune. Octobre Rose permet d’évoquer tous ces points, et aussi de rappeler la gravité de ce cancer.
Et, même si la sensibilisation a lieu toute l’année, le mois d’octobre est l’occasion pour les femmes de se poser des questions sur leur santé, de vérifier, de se palper, c’est très important.
Avez-vous un conseil à donner aux personnes qui lisent cet article ?
Ecoutez votre corps, écoutez-vous, palpez-vous et consultez ! Je pense que c’est vraiment la chose primordiale.
Et pour les personnes qui sont atteintes d’un cancer du sein, parlez-en ! J’ai créé un groupe Facebook – The tamoxigirls, un endroit d’échanges bienveillants et de solidarité, n’hésitez pas à nous rejoindre !