C’est l’effervescence à Rouen, quelques jours avant le grand départ de la 55e édition de la Solitaire du Figaro Paprec. Les 37 voiliers se sont amarrés dans la ville de l’Armada en attendant de pouvoir rejoindre Le Havre vendredi, avant le top départ, ce dimanche à 15h. Devant les étraves des skippers pour cette étape inaugurale, pas moins de 615 miles nautiques vers Gijon en Espagne, en passant le phare de Wolf Rock à l’ouest de l’Angleterre, avec du « rase-cailloux » dans les côtes normandes pour débuter et un long bord dans le Golfe de Gascogne pour terminer. Un programme complet qui n’est pas pour déplaire à Jules Delpech (ORCOM), le dernier vainqueur en date sur une étape de la Solitaire.
Jules Delpech espère retrouver la Solitaire comme il l’a quittée à Piriac l’an passé, en levant les bras en vainqueur à l’arrivée ! Fort d’une saison 2024 où il a beaucoup et bien navigué, il débarque sur cette 55e édition avec un nouveau statut et des nouvelles ambitions. C’est avec impatience qu’il attend cette première étape entre Rouen et Gijon. « J’apprécie la variété du jeu donc cette première étape me plait bien », se réjouit-il. « On va avoir un début de course assez technique, avec la Baie de Seine puis le passage de la Pointe du Cotentin, avec du courant à gérer. Après la traversée de la Manche et Wolf Rock au large de l’Angleterre on va se retrouver avec un bord direct assez immense, de plus de 400 miles jusqu’à Gijon. Ça va être complètement différent, avec un jeu grand ouvert. On va pouvoir travailler sur les deux facettes et ça va être très intéressant. »
Le départ de cette étape n’est prévu que pour dimanche à 15h, mais déjà les Solitaires cherchent à savoir à quelle sauce ils vont être mangés sur le plan météorologique. « Pour l’instant ça annonce une grande remontée au près jusqu’au bout de l’Angleterre puis une traversée de dorsale dans le Golfe de Gascogne, quelque chose d’assez classique. Mais qui dit traversée de dorsale dans le Golfe dit zone de vents faibles et potentiellement des gros écarts à l’arrivée. Le jeu va être de trouver le bon chemin à travers cette zone car les premiers qui en ressortiront vont certainement prendre une grosse avance sur le reste du groupe. En plus de ça, l’arrivée à Gijon est particulière, avec souvent très peu de vent. Je n’ai pas d’appréhension sur ce sujet-là pour l’instant. De toute façon il y a du danger sur toutes les étapes donc j’essaye de rester serein par rapport à ça ».
Vainqueur de la dernière étape de la Solitaire l’an passé, Jules sait qu’il sera observé de près dès les premiers bords cette année, d’autant que sa saison 2024 lui a permis de prendre une nouvelle ampleur sur le circuit Figaro. Après plusieurs podiums et pas moins de six « Top 5 » cette année, en Solitaire, en Double ou en Équipage, il espère continuer sur sa lancée et briller dès la première étape de la Solitaire 2024. « C’est sûr que j’ai beaucoup navigué en course cette année. J’ai privilégié ce programme, très focalisé sur les compétitions, plutôt que sur l’entrainement. Je me suis servi des courses comme entrainement et donc j’ai pu travailler des choses différentes. C’était un bel apport et une nouvelle approche mentale pour arriver avec un peu moins de pression sur les courses. C’est pour cela que je me sens plutôt bien avant cette Solitaire, dans ma routine pour une approche de régate, avec un peu de météo, le bateau à préparer, l’avitaillement à faire, la joblist habituelle ».
La Solitaire reste l’objectif majeur de la saison et il faudra bien gérer cette première étape à risque. « Il y a forcément une émotion particulière avant une première étape. Déjà parce que le classement n’est pas encore fait donc il peut y avoir un peu d’appréhension sur le fait de ne pas se louper dès le début. Personne n’a envie de prendre « une bâche » d’entrée donc il faut arriver à jouer proprement, sans faire d’erreurs, à rester mesuré ».
Le programme :
- Vendredi 23 aout – 9h : départ des bateaux – descente de la Seine vers le Havre
- Dimanche 25 aout – 15h : départ de l’étape 1 au large du Havre
Comment suivre la course ? La Cartographie en direct