Avec plus de 1000 entreprises internationales en portefeuille et ses implantations aux États-Unis, en Chine et à Londres, le Pôle international ORCOM fait face à la crise sanitaire depuis plusieurs mois. Comment, dans ce contexte inédit, conseiller nos clients internationaux au mieux de leurs intérêts ? Interview de Xavier Poulet-Goffard, responsable du Pôle international ORCOM.
[ORCOM] De la Chine à la France, comment avez-vous vécu la crise ?
[Xavier Poulet-Goffard] Avec une implantation à Hong Kong, Shanghai, Pekin et Canton, nous avons connu la crise sanitaire dès ses prémices en Chine, et vécu les mécanismes de mise en quarantaine, de confinement, de rapatriement… Cette expérience doit être utile à nos clients. Nous accompagnons près de 300 entreprises européennes à Hong Kong et en Chine. Pendant la crise, nous les avons aidées à bénéficier du panel d’aides mises en place par le gouvernement chinois pour obtenir des prêts, bénéficier du décalage de leurs déclarations… Et aujourd’hui, alors que l’activité industrielle reprend depuis trois semaines environ, nous organisons également le travail de nos équipes pour pouvoir, le cas échéant, mettre à disposition, pendant quelques mois, du personnel ORCOM C&A chez nos clients qui en ont besoin.
[ORCOM] Comment aidez-vous vos clients ?
[Xavier Poulet-Goffard] Il faut comprendre que nos clients internationaux subissent la crise sanitaire avec un double impact : en tant que maison mère et filiales. A l’instar des grandes entreprises, les ETI et les PME internationales ont adopté l’éclatement de leur chaîne de valeur : une structure peut concevoir en Europe, fabriquer en Chine et commercialiser aux Etats-Unis… L’enjeu est de savoir comment, selon son implantation et sa fonction dans la chaîne de valeur, bénéficier au mieux des aides accordées dans le pays d’implantation, tout en tenant compte des difficultés rencontrées par la maison mère. Les associés à l’international et les équipes de consultants sont en veille permanente sur les dispositifs applicables dans chaque pays, et sont extrêmement réactifs quant à leur diffusion. Ils sont en grande proximité avec nos clients pour les conseiller de manière ciblée. En France par exemple, nous avons communiqué, en temps réel, vers les centres de décision qu’ils soient pilotés en France ou à l’étranger. Toutes nos notes d’information sont traduites en anglais et en italien et mises en ligne sur une page dédiée de notre site Internet. Car il n’y a pas de petites mesures. Pour n’en citer qu’une, la renégociation d’un prêt bancaire peut être capitale pour une entreprise. Aux Etats-Unis et à Hong Kong par exemple, il existe des prêts à taux zéro allant, pour les Etats-Unis, de 75 000 à 2 millions de $… Les enjeux sont énormes, c’est pourquoi, dans le cas d’espèce, nous avons construit une offre assistance-conseil pour nos clients afin de les accompagner pour l’obtention d’un prêt « Covid-19 ».
[ORCOM] Que diriez-vous à un client qui projetterait de s’implanter en Chine ?
[Xavier Poulet-Goffard] Les crises sont parfois l’occasion de faire des investissements. La Chine n’a pas la même temporalité économique que l’Europe, elle a une vision de plus long terme, se projetant avec détermination vers 2050 au moins. Si l’on fait un premier bilan, on peut constater que la Chine sort plus forte de cette crise Covid-19 : elle a démontré son unité, sa capacité de réaction et sa maîtrise interne. Aujourd’hui, tous les Chinois sont au travail et l’activité, industrielle notamment, reprend. L’heure est à la diplomatie internationale, le pays affichant mondialement son aide et son assistance aux pays européens… Je conseillerais donc à mon client, dans le cadre d’un projet stratégique mûrement étudié, de maintenir son investissement en Chine tout en envisageant de le décaler dans l’année, par pure précaution sanitaire.